Je vais devoir prendre le train pour aller chez lui. Tous ceux qui me connaissent un peu savent que pour moi c'est un peu le challenge ultime : j'ai horreur de voyager, horreur des trucs qui
bougent, de devoir aller acheter mes billets de train, de bouleverser mes habitudes... Il me sait nerveuse, et fait tout ce qu'il peut pour me détendre. C'est moi qui aborde le sujet de la corde,
celle que j'ai achetée avec lui, qui a déjà servi à lui faire de jolies boucles dans le dos, et qui m'a marqué les fesses de zébrures improvisées... Il n'hésite pas longtemps et commence à jouer
avec. Il réfléchit, tourne autour de mon bras, de mes seins, ça ça le fascine, mes seins et l'idée de la corde qui les enserre, il m'en a déjà parlé, deux trois fois. Pour le moment,
l'échafaudage est assez lâche, château branlant, et en plus, voilà mon homme qui perd le bout de sa corde, et le cherche partout... Je me détends, je le vois s'affairer, suivre son instinct,
primal et spontané, juste content de me toucher, de toucher la corde, de faire des noeuds, comme les gosses qui jouent aux cow-boys et aux indiens. Je le vois ramer un peu avec un passage de la
corde qui glisse, autour de mes jambes et je propose :
"passe la corde dessous, puis par dessus, tu serres les cordes déjà en place avec."
La technique fait son effet, c'est pas évident, mais je sens que ça m'enserre, que mes poignets chauffent, que mes jambes sont contraintes un peu plus, là je vais de moins en moins pouvoir
bouger, et mon corps aime. Je sens la chaleur du frottement de la corde effacer ma tension, comme la brosse efface la craie au tableau, comme on s'essuie les pieds sur un paillasson : c'est
abrasif, un peu, et réparateur, beaucoup. Il tournicote le fil autour de sa pelote, râle : "Où est mon bout?" et je me sens sourire, il se vexe un peu, je le rassure, j'aime.
Il a fini. Il contemple son oeuvre, et fait des photos. C'est la troisième fois, ça me choque moi que la première, moins que la seconde, puis bon, c'est pas comme si j'pouvais bouger hein?
Il aime mes seins. Il dit que ça les met en valeur, qu'il les trouve beaux. Moi je les trouve juste énormes... Et comme il ne peut pas regarder sans toucher, il les attrape, les pince, les tord
et je sens mon bassin partir en vrille, c'est littéralement ça... Je suis submergée par une tempête tropicale, je bouge, sans arriver à contrôler quoi que ce soit. La corde frotte, et plus je la
sens, plus mon corps m'échappe, et pourtant là, je n'ai peur de rien. D'abord la corde me tient, puis j'ai confiance en lui, il est là et me rattrape si je tombe, me serre si j'ai peur, me porte
si je ne peux plus marcher... J'ai envie de lui... Je le lui dis. Non, en fait je le lui demande, j'ai envie d'être humble et de le lui demander.
La position n'est pas idéale, il doit me retourner sur le côté, et pour me pénétrer, galère! Heureusement, nous avons notre nouveau copain, le gel lubrifiant. Pas que je ne mouille pas, mais
comme j'ai les jambes serrées, ça reste sport.
J'ai la sensation, il est énorme, fort, et je suis juste attachée à lui, par lui, à lui. Il me baise, pour parler crument, et j'aime ça. Lui aussi ça l'éclate. Je suis son "sac à baise", je ris
avec lui, entre deux montées du plaisir, deux vagues étouffantes de bonheur. Il m'entraine sur l'à-pic, des dizaines de fois, je ne tombe pas, mais je ne me mets pas la pression : j'ai déjà joui
avec lui, je sais que là c'est juste simplement trop fort, trop énorme, trop tout. Je me sens flotter, décoller, virevolter, planer, retomber en rase-mote, remonter encore, encore, plus haut,
plus loins, trapéziste, et lui me murmure que je suis sa salope...
Il ne jouira pas non plus, d'ailleurs. C'est moi qui le supplie de faire une pause, je l'en supplie vraiment, je sens mes jambes trembler, tétanisées de plaisir, de tension, saturées de
sensations. Il me serre fort, se retire, me laisse attachée un moment, nous sommes heureux.