Un cabinet médical c'est un cabinet médical... Blanc, froid, avec une salle d'attente dans les tons de rose passé et des sièges inconfortables, des peintures pas chères et assez croûtes au mur,
dans ce cas précis des holotableaux camaieux pseudomodernes de marron et de gris sombre, censés représenter d'après les titres les errements de l'âme humaine.
Honeymoon est la seule à attendre, les cabinets des médecins sont moins fréquentés qu'autrefois, mais elle a entendu parler à l'école des périodes moins fastes de l'histoire où l'on attendait des
heures pour voir un docteur et où ces derniers étaient érigés en héros de la société. A présent, ils sont ravalés au rang de simples manipulateurs des machines qui assurent les tâches qu'eux
assumaient autrefois avec tant de risque d'erreur. Ce sont des machines qui diagnostiquent, examinent, et prescrivent des traitements, ou opèrent.
L'homme qui la fait entrer dans la salle d'examen est petit, un peu bedonnant, et a des yeux terriblement globuleux. Sa blouse porte un petit carton au nom de "Van der Glups". De prime abord, il
reste assez neutre, lui intimant simplement de se dévêtir et de s'installer sur la table. En fait de table c'est plutôt une sorte de chaise munie de nombreux bras articulés, et formée de parties
mobiles qui peuvent permettre des changements de position de la personne examinée, pour plus d'efficacité.
Elle se dénude donc, un peu rouge... d'habitude, le manipulateur reste derrière une paroi vitrée et fumée, et elle ne le voit pas, or là il s'est campé devant elle et la regarde faire. Elle doit
accrocher ses vêtements, sa tunique moulante en plastissu rose, ses sous-vêtements moulants et modelants, qui soutiennent ses formes plantureuses sans pour autant marquer sa peau, à une patère, et
elle doit se pencher en avant pour appuyer sur le système automatique d'enroulage de ses bas intégrés dans ses bottines de plasticuir, terriblement gênée au "frouuuuutch" sensuel que le tissu fait
en suivant la ligne de ses mollets pour disparaitre dans le haut de la chaussure.
L'homme n'a pas cessé de la regarder, l'oeil brillant, et il fait un commentaire soudain :
"Des formes moelleuses, et une belle peau..."
Elle rougit plus furieusement encore, mais ne dit rien... Il hoche la tête :
"Aptitude à la soumission, étape une : capable de se soumettre à un examen corporel superficiel sans rébellion, c'est positif pour votre évaluation psychologique, future soumise. Un peu timide sans
doute mais vous êtes jeune, c'est donc normal et pas incohérent avec votre statut."
Elle s'assied, s'allonge à moitié, sur la table-chaise, et chacun de ses membres est arrimé solidement par des attaches en plasmétal moulées sur son corps. Le Médecin-manipulateur annonce calmement
:
"Vous allez être mesurée, chacun de vos membres, puis pesée, puis l'Examinator 3007 vous soumettra à des examens par rayons X, Ultrasons, IRM et Plasmimagerie pour déterminer les capacités
physiques dont vous faites preuve. L'examen durera une demie-heure standard pendant laquelle je vais vous poser des questions diverses, auxquelles vous devrez répondre, pour la suite de votre
évaluation psychologique. Pour déterminer quel degré de vérité et de cohérence psychique ont vos réponses je vais poser sur vos yeux un bandeau à impulsion oculaires qui analysera votre rétine en
temps réel, et des capteurs neuronaux sur votre front, et d'autres pour surveiller vos constantes vitales sur votre corps."
Chose dite, chose faite, Honeymoon se sent un peu comme un hérisson, des câbles partent de ses membres et de sa tête, et une sorte de bandeau semi transparent l'empêche de voir, des lumières
pulsent devant ses yeux, volutes douces de couleurs pastels.
"Veuillez répondre par oui ou non, toute tentative de déroger à cette règle sera sanctionnée par impulsion électrique, car pourrait fausser le diagnostic."
La machine vrombit doucement et elle sent des vibrations la parcourir alors que les capteurs frôlent son corps, une voix métallique en fond sonore annonce des chiffres, sa taille, son poids, les
dimensions de ses membres, bras, jambes, distance coude-poignet, coude-épaule... Elle a du mal à se concentrer, et manquerait presque d'oublier de répondre à la première question :
"Cet examen vous apparait-il étrange ou humiliant?"
"oui"
"Voulez-vous arrêter cet examen?"
"non"
Les questions se succèdent, toutes relatives à la notion de plaisir ou de honte que l'examen lui procure, ou à l'entretien de la veille avec l'ordinateur de la mairie. Des extraits enregistrés de
l'entretien sont diffusés, elle s'entend crier et frissonne au souvenir des impulsions, le manipulateur lui demande si elle a eu mal, si elle a aimé, si elle voudrait encore des impulsions, si elle
a eu honte de crier, ou honte d'aimer crier...
La voix métallique annonce :
"Tour de poitrine 95 cm, bonnet D, test de réactivité des aréoles et extrémités des seins en cours."
Elle sent une brusque succion sur ses tétons, et gémit de surprise, le manipulateur demande immédiatement si elle a mal, si elle aime, si elle en veut plus, si la machine doit arrêter, elle croule
sous le flot de questions, ses sensations chamboulées par la tractions de plus en plus forte sur ses seins, par le rythme de plus en plus rapide des questions, elle souffle, les lumières devant ses
yeux tournoient, plus vives, plus fortes, la chaise se déforme sous elle et la fait se cambrer, et la succion sur ses seins devaient tiraillement, les globes toute entier déformés, elle sent une
douleur sourde poindre dans son torse, et gémit plus fort, immédiatement sanctionnée par une impulsion brulante dans ses flancs :
"vous devez répondre par oui ou non, un gémissement n'est pas une réponse autorisée. Cet examen provoque-t-il une excitation sexuelle?"
Elle se sent rougir, et balbutie, pas assez audible, puisqu'à nouveau une impulsion lui brule les cotes, et répète, vite, pour ne pas subir encore une décharge :
"oui"
"Test de compression, en cours"
Elle n'a pas le temps de se remettre que ses seins se retrouvent libres, mais que ses bras et ses cuisses sont enserrés comme dans des gaines, comprimées, pressées, par d'invisibles et
gigantesques mains qui la retiendraient de force, elle suffoque quand la pression devient aussi intense sur ses côtes, elle a du mal à articuler les réponses aux questions du manipulateur :
"Avez-vous déjà éprouvé du plaisir à perdre à un jeu?"
"Oui"
"Avez-vous déjà éprouvé du plaisir à perdre en jouant aux spacecowboys et aux extraterrestres?"
"oui"
"Avez vous déjà été ligotée pendant ces jeux enfantins?"
"Oui"
Elle tousse, la pression est intense, elle halète avec difficulté avec l'impression d'une brique sur son torse, sa gorge se noue et une nouvelle pression enserre son cou, elle ne peu plus
respirer, ses yeux papillonnent de cercles de couleur qui dansent devant eux, tournent, et tournent, elle a manqué une question, électrochoc, elle a l'impression de tomber au fond d'un trou noir,
respirer...resp...
Instantanément la pression se relâche et elle peut reprendre une goulée d'air, au bord des larmes, la voix constate, clinique :
"résistance à la pression normale plus, bonne aptitude, aucune contre-indication."
"résistance à la stimulation sensorielle superficielle, en cours"
Elle n'a quasi pas le temps de se demander de quoi la voix peut bien parler, que des fourmillements envahissent ses jambes, comme des milliards de pattes d'insectes sur sa peau déjà moite de sueur,
elle se tortille, comme pour échapper à la nuée mais rien n'y fait les fourmis montent, montent, montent comme la bêbête de la comptine et se nichent au creux de ses cuisses, sur ses hanches, non,
pas là, elle n'arrive même plus à entendre les questions du Manipulateur, elle est prise de convulsions de rire étouffé et de sanglots sans larmes, incontrôlés, elle suffoque à nouveau alors que
les fourmis envahissent sa taille,son ventre, passent sous ses seins et effleurent de leurs virtuelles pattes ses aisselles, sa nuque jusqu'au haut de son crâne, elle est entièrement recouverte de
milliards de petites pattes chatouilleuses, secouée d'irrépressibles contractions, elle crie, elle rit
"Assez, assez, pitié, assez..."
Ce sont sans doute des fourmis rouges, le chatouillis devient brûlures acides, comme des épingles sur sa peau rougie, elle se contracte encore, et tremble et ses crias se font plaintes, elle
supplie sans arrêt, le Moniteur constate, neutre :
"Bonne capacité à la supplication, vocabulaire varié, et ton de voix crédible"
Les fourmis disparaissent comme par magie, la voix métallique annonce des résultats corrects aux tests de stimulation externe, et prévient :
"Test de températures, résistance aux changements brutaux"
La chaise devient braise, l'air est explosif et brûle ses poumons et devant ses yeux virevoltent des étoiles rouge feu, sa peau semble fondre sur ses membres, et avant qu'elle ait fini de hurler un
jet froid l'inonde, se collant à la moindre parcelle de son épiderme, acide et glacial, ses dents s'entrechoquent et des éclairs bleus froids vrillent ses tempes au travers du masque sensoriel.
Elle est sur le point de supplier qu'on arrête les tests, au bord de l'évanouissement, elle a la nausée, des hauts le coeur l'ont prise et tordent son estomac, le Manipulateur note :
"Le sujet semble sur le point de perdre sa résistance, et supplie, bonne conscience des limites, avis psychologique positif."
Puis soudain le calme, la température est parfaite, la chaise redevenue douce sous sa peau, presque comme des bras maternels, une suave odeur remplit ses narines, un tuyau s'insinue entre ses dents
et y déverse une gorgée de liquide frais et bienfaisant, un peu sucré, elle avale, et se détend instantanément.
"Test de privation sensorielle, phase de..."
Elle n'a pas le loisir d'entendre la fin de la description, elle n'entend plus. Les étoiles se sont éteintes devant ses yeux, remplacées par un noir opaque et épais comme de l'huile, et la chaise
semble avoir disparu sous elle, elle se sentirait presque tomber, elle n'entend plus son coeur battre, ne sent plus son souffle, plus rien, rien....rien...non...non... elle ne sait même pas si elle
crie ou pas... Ca n'a duré qu'un bref instant sans doute, mais pour Honeymoon c'était une éternité de perte de tout repère, elle sanglote de soulagement alors que la voix métallique termine :
"Test suivant, capacité d'étirement et de pénétration des orifices majeurs"
Le Manipulateur enchaîne :
"C'est la dernière partie des tests, je vous recommande de me signaler immédiatement si vous souhaitez terminer, nous n'interromprons pas le test en plein milieu car vous ne serez pas en mesure de
parler intelligiblement. Souhaitez vous annuler le test?"
Honeymoon n'a presque pas conscience qu'on lui pose une question, elle gromelle un "hon" que le Manipulateur prend pour un "non" et la chaise se met à tourner dans tous les sens, chacune des
parties mobiles se séparant des autres. Honeymoon se retrouve écartelée et devant ses yeux se déroule la scène filmée depuis l'angle de la salle d'examen, elle peut s'observer jambes ouvertes
face au Manipulateur froid, les bras en l'air, ridicule poupée de chiffon tortillée dans tous les sens.
Une demie-douzaine de tentacules métalliques sifflent du pied de la chaise d'examen et elle gémit en sentant leurs bouts crochus se planter dans sa bouche pour l'écarter, étirant ses lèvres en un
rictus immonde. Les lèvres de son sexe et son anus subissent le même sort, étirés, malaxés et triturés à la limite de la douleur insoutenable, et pendant ce temps elle se voit dans le masque sur
ses yeux, et la chaise la tourne et la retourne pour qu'elle puisse admirer sous tous les angles possibles la fille ouverte à tous les vents...
"Bonne souplesse épidermique, avis positif, test d'étirement clitoridien en cours"
Une pince s'est saisie de son clitoris et le tord dans tous les sens, gros plan, elle voudrais crier mais ne peut pas, fascinée par les images, et elle constate, horrifiée, qu'elle mouille...
Elle a des hoquets devant l'image de ses cuisses et de ses orifices souillés de cyprine et une plainte rauque s'échappe de ses lèvres largement étirées quand d'autres tentacules plus épais, aux
bouts ovoïdes, s'approchent dans un ronronnement mécanique : l'un d'entre eux se fiche dans sa bouche et vient titiller son palais, sa glotte, vibrant d'énergie, et elle voit sur l'écran devant ses
yeux aveuglés les deux autres se frotter contre son vagin et son anus. En symbiose parfaite ils la pénètrent et elle gémit, honteuse des commentaires de la voix métallique qui souligne :
"Bonne lubrification des muqueuses, sujet sensible à la stimulation visuelle et sensorielle, test de pénétration en force en cours"
Les tentacules se sont retirés, leur embout se gonfle sous ses yeux et après un court arrêt ils pénètrent à nouveau en elle avec élan, ses trous la brûlent, elle crie, douleur, et cette sensation
grotesque d'être pleine à craquer, sur le point d'exploser.
"Test de stimulation vaginale et anale, résistance aux vibrations et frottements"
Les têtes des tentacules ronronnent et vibrent en elle comme une brosse à dent électrique et le tout se met en mouvement avec des bruits de succion qui la font rougir de gêne, ses orifices sont
mouillés et font "flocfloc"... La honte ne dure pas, le plaisir la prend, la secoue, elle n'arrive pas à résister :
"Test de stimulation clitoridienne, fin du test dans quatre, trois, deux, un..."
Elle arrive au bord de l'orgasme quand la pince sur son clitoris le tortille comme deux doigts joueurs, et soudain.. Plus rien. Les tentacules se retirent dans un bruit mouillé, a chaise reprend sa
place et les attaches se défont, la libérant. Le Manipulateur lui tend la main pour qu'elle se lève sur ses jambes flageolantes et lui indique une porte qui vient de s'ouvrir dans la paroi lisse
:
"Merci de votre participation à ces tests, vous pouvez vous rhabiller dans ce vestiaire la sortie se fera devant vous ensuite. Vous recevrez par courrier les résultats d'ici deux jours, une copie
sera envoyée au fichier central de l'Organisme du POSC. Bonne journée"
Alors qu'elle sort en titubant, la voix métallique ponctue :
"Test de frustration sexuelle, positif."
Elle sort épuisée du centre médical, son père attend devant la voiture, en maillot de corps et shorty moulants noirs, noeud papillon blanc, casquette de chauffeur, et lui ouvre la porte, non pas
obséquieux mais simplement serviable, étrange changement d'attitude depuis la veille. Il l'aide à monter, et passe sa main sur les cheveux en bataille et le front encore en sueur de sa fille :
"T'as morflé hein? C'est dur les tests d'aptitude, mais c'est normal, faut être solide pour être soumis, c'est un job physique... Allez, respire, tu vas bientôt te sentir mieux. Ca dure pas, la
nausée."
Elle lui jette un regard un peu perdu, ses mains tremblent... C'est la première fois depuis des lustres que son père est simplement...paternel avec elle. Il la conduit à la maison tout en douceur
et une fois arrivés l'amène à sa chambre, pour la border dans le lit :
"Jamais j'aurais cru que ma petite fille serait capable de ça un jour... Je suis fier de toi ma chérie! Maintenant tu vas dormir un peu, tu verras, tu seras bientôt sur pieds, et prête à vivre la
suite. Ahhhh, c'est le bon temps, de passer son POSC... tu verras, c'est vraiment le bon temps."